Les droits de douane élevés n'enrayent pas la croissance : les constructeurs automobiles chinois doublent leurs ventes en Europe et leur part de marché dépasse les 5 % pour le quatrième mois consécutif.

Malgré les droits de douane élevés imposés par l'UE sur les véhicules électriques chinois, les constructeurs automobiles chinois continuent de progresser fortement en Europe. Selon des données sectorielles récentes, en août 2025, les ventes de voitures de marques chinoises en Europe ont doublé par rapport à l'année précédente, tandis que leur part de marché est passée de 5,3 % en juillet à 5,4 %, soit le quatrième mois consécutif au-dessus de la barre des 5 %.
De janvier à août, les ventes cumulées ont atteint 430 000 unités, soit une hausse de 74 % par rapport à l’année précédente. Sur la même période, la part de marché des constructeurs automobiles chinois est passée de 2,9 % en 2024 à 4,9 % en 2025, témoignant d’une croissance remarquable.

👉 Stratégie flexible face aux changements de politique

Lorsque l'UE a imposé des droits de douane élevés sur les véhicules entièrement électriques, les constructeurs automobiles chinois ont rapidement adapté leur offre. Ils ont accru leurs investissements dans les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) afin de répondre à la demande du marché local.
Rien qu'en août, les ventes de véhicules hybrides rechargeables ont bondi à 10 406 unités, représentant 25 % des ventes totales de marques chinoises, contre seulement 4 % un an auparavant. Cette adaptation rapide est devenue un moteur essentiel de la croissance globale des ventes.

👉 Une tarification compétitive stimule l'attrait du marché

Grâce à une chaîne d'approvisionnement efficace, les coûts de production des véhicules électriques en Chine sont environ 40 % inférieurs à ceux de l'Europe. Même après application des droits de douane, véhicules électriques chinois conserver un avantage concurrentiel important en termes de prix.
Alors que le prix moyen d'une voiture électrique européenne se situe entre 50 000 et 60 000 €, les modèles chinois populaires tels que BYD et MG sont proposés entre 30 000 et 40 000 €, souvent 15 000 € moins chers que Tesla et d'autres marques occidentales.
Ce prix abordable s'avère très attractif pour les consommateurs européens sensibles aux prix et recherchant un bon rapport qualité-prix.

👉 Les avancées technologiques renforcent l'image de marque

Les constructeurs automobiles chinois transforment progressivement leur image, passant de « bas prix » à « haute technologie et haute qualité ». Grâce à des avancées constantes dans les systèmes de batteries et les technologies de cockpit intelligent, l'industrie automobile chinoise a considérablement amélioré sa compétitivité.
Par exemple, la batterie Blade de BYD excelle tant en matière de sécurité que d'autonomie, renforçant ainsi la confiance des consommateurs envers les marques chinoises. En conséquence, le prix moyen à l'exportation des voitures chinoises est passé de 14 500 USD à 18 300 USD au cours des trois dernières années, témoignant de la volonté des constructeurs chinois de rivaliser directement avec des leaders mondiaux tels que Tesla.

👉 Expansion ciblée du marché et partenariats locaux

Plutôt que de s'attaquer frontalement à des marchés traditionnels comme l'Allemagne et la France, les constructeurs automobiles chinois se sont stratégiquement concentrés sur l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, où les opportunités de marché sont plus vastes.
En nouant des partenariats avec des concessionnaires locaux et en mettant en place des réseaux de service après-vente performants, ils ont étendu leur couverture de marché, amélioré la satisfaction de leurs clients et jeté les bases d'une croissance durable à travers l'Europe.

👉 Production locale pour contourner les droits de douane

Afin de mieux s'intégrer au marché européen, les constructeurs automobiles chinois accélèrent la localisation de leur production :

• L'usine BYD en Hongrie devrait entrer en service d'ici fin 2025.

• La nouvelle implantation de Chery en Espagne permet d'éviter les barrières tarifaires.

• L'usine de batteries conjointe de CATL et de Stellantis renforce la chaîne d'approvisionnement régionale en véhicules électriques.
  Opérer selon le modèle « Made in Europe » permet non seulement de réduire les coûts logistiques et tarifaires, mais aussi de s'aligner sur les politiques de développement durable et industrielles de l'UE.

👉 Dynamique du marché favorable aux marques chinoises

La transition de l'Europe vers une mobilité verte continue de s'accélérer sous l'impulsion des nouvelles réglementations sur les émissions de carbone de 2025, qui imposent une part plus importante de véhicules à énergies nouvelles.
Cependant, la lenteur de l'électrification des véhicules chez les constructeurs automobiles locaux a engendré une pénurie. Au premier semestre 2025, les ventes de véhicules électriques à batterie (VEB) en Europe ont dépassé 1,19 million d'unités, offrant ainsi aux constructeurs automobiles chinois une occasion unique de combler ce manque et de capter la demande croissante.

👉 Les consommateurs européens plébiscitent les voitures chinoises

L'opinion des consommateurs à l'égard des marques automobiles chinoises évolue rapidement. De récentes enquêtes indiquent que 47 % des acheteurs européens de voitures envisagent désormais l'achat de modèles chinois, dépassant ainsi les 44 % qui privilégient les marques américaines.
Comparativement à 2024, les consommateurs européens reconnaissent de plus en plus la grande valeur, la technologie de pointe et la fiabilité des véhicules chinois. Cette acceptation croissante marque un tournant décisif pour les constructeurs automobiles chinois dans leur expansion mondiale.